HISTOIRE DE LA GARE
Histoire de la gare de Villereversure et de la ligne du Haut Bugey dite ligne des Carpates.
La gare de Villereversure est une gare ferroviaire de la ligne de Bourg-en-Bresse à Bellegarde.
Mise en service en 1876, elle est fermée en 2005, pour des travaux de rénovation de la ligne, puis rouverte en 2010.
Situation ferroviaire :
Établie à 298 mètres d'altitude, la gare de Villereversure est située au point kilométrique (PK) 18,901, de la ligne de Bourg-en-Bresse à Bellegarde, entre les gares ouvertes de Ceyzériat et de Simandre-sur-Suran. En direction de Ceyzériat s'intercale la gare fermée de Sénissiat-Revonnas.
Histoire :
L’histoire de la ligne du Haut-Bugey, également appelée la ligne des Carpates, débute en 1866.
La Compagnie des Dombes et des chemins de fer du Sud-Est obtient la concession de cette ligne comme chemin de fer d’intérêt local. Cette classification engendre un financement essentiellement assuré par les conseils régionaux et les communes traversées.
Les travaux ne débutent qu’en septembre 1872 après le conflit franco-prussien de 1870.
L’étude sur l’emplacement des stations a fait débat dans de nombreuses communes.
A Villereversure, certains souhaitent que la gare soit implantée au Bourg (Villereversure église), d’autres à Cormorand. Finalement, le site choisi ne concernera ni l'un et l'autre !
(La légende raconte que l'emplacement aurait été décidé lors d'une partie de carte)
La gare de Villereversure est ouverte le 10 mars 1876 lors de l'ouverture de la section de Bourg-en-Bresse à Simandre-sur-Suran.
Le profil vallonné et montagneux de la région a nécessité une construction progressive avec de nombreux ouvrages d’art (viaducs et tunnels). La vitesse de circulation des premiers trains ne dépasse que rarement les 25Km/h. Le temps de parcours est également allongé par la mauvaise qualité de la voie, les fortes déclivités et les temps de manœuvre des wagons de marchandises dans toutes les gares. De ce fait, les trains réalisent le parcours en 1h20 environ (Bourg en Bresse-Bellegarde). Aux trains de marchandises sont adjointes des voitures de voyageurs de 2ème et de 3ème classe.
Par la suite, afin de relier Simandre sur Suran à Cize, le tunnel de Racouze a été mis en service le 6 juillet 1876. Il a fallu 4 ans pour le creuser. Il est d’une longueur de 1686 mètres. La voûte n’a été maçonnée que sur 918,3 mètres et les mortiers sont grossiers par endroits, économie oblige. Les infiltrations d’eau rendent humides certaines zones du tunnel. Suite à des sondages effectués en 1975–1976, montrant une maçonnerie en très mauvais état, la vitesse des trains est alors limitée à 10Km/h.
Lors de l’ouverture complète de la ligne, trois trains mixtes marchandises–voyageurs circulent par jour et par sens.
La gare de Villereversure devient une gare du réseau de la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM) le 1er janvier 1884, lors de la vente de la ligne par la Compagnie des Dombes.
En 1913, le trafic est un peu plus étoffé avec cinq allers–retours entre Bourg et Bellegarde avec une circulation supplémentaire le mercredi, jour de marché à Bourg.
En 1918, on ne trouve qu’un unique train de voyageurs par sens et par jour, complété par deux trains mixtes très lents et donc allongeant le temps de parcours.
Avec la paix, le service est rétabli.
En 1930, environ six trains dans chaque sens relient Bourg-en-Bresse et Bellegarde avec des temps de parcours réduits, temps qui continuera de décroître avec l’arrivée des autorails.
La gare est devenue propriété de la SNCF lors de la nationalisation en 1938.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la ligne fut l’objet de nombreuses attaques.
Pour ralentir la retraite des Allemands, la Résistance décide d’endommager le viaduc de Cize–Bolozon afin de couper les voies ferrées. Le 12 juillet 1944, le viaduc s’effondre.
Il a fallu 6 ans pour reconstruire le viaduc de Cize-Bolozon.
Précédemment, les Résistants avaient fait exploser le pont sur le Suran à Villereversure et celui franchissant la Reyssouze à Bourg en Bresse. Ces deux derniers ouvrages furent remis en état en 1945.
La reconstruction du viaduc après la guerre.
Le 14 mai 1950, la ligne est rouverte avec le passage d’un autorail ABJ puis suivront les locomotives diesel.
La gare et le quartier ne cessent de se développer au cours des années.
Le quartier de la gare dans les années 1960. Les constructions se sont multipliées avec la présence d’hôtels, de restaurants… On distingue très bien le pin qui avait été planté à l’occasion de la construction de gare en 1876.
Sur cette photographie des années 1950, on aperçoit l’ancienne maison du garde-barrière sur la gauche et le train pour les marchandises à droite.
Dès l’ouverture de la ligne, le trafic des marchandises est conséquent. Les trains permettent d’approvisionner les foyers en colis (poissons, vêtements.. ) et également les agriculteurs en engrais et en matériel. Tout est réceptionné à la gare. Elle disposait d’une partie pour les voyageurs et d’une partie où travaillait et vivait le chef de station. A cela s’ajoute l’activité de taille de la pierre qui est en plein essor. Il y a même eu la culture du tabac !
En 1976, année de la sécheresse historique, les gares ont permis l’acheminement de paille en provenance d’Orange. Dans les années 1980, il ne reste plus que les marchandises venant de Bourg. Puis au début des années 1990, seule la ville d’Oyonnax reste desservie les mardis et jeudis et un train de ferraille s’arrête le mercredi à Villereversure. En 1994, tout trafic de marchandises disparaît.
Le transport des voyageurs s’est fortement développé. Rapidement les collégiens, lycéens, étudiants et travailleurs fréquentent la ligne pour rallier Bourg en Bresse ou Oyonnax.
En 1985, la ligne ferroviaire Bourg en Bresse-Oyonnax a fêté son centenaire. A cette occasion, un train à vapeur a repris du service. Il s’est arrêté dans toutes les gares dont celle de Villereversure le samedi 4 mai 1985.
A partir de 1959, l’idée d’améliorer les liaisons Paris-Macon-Genève est évoquée. De nombreux projets ont été envisagés : la réhabilitation de la ligne du Haut Bugey, la création d’une ligne nouvelle... En juin 1998, le coût, la rentabilité et le réalisme ont eu raison de la modernisation du tronçon Bourg-la Cluse. En novembre 1999, la Suisse vote par référendum l’approbation du projet qui permettra de rallier Paris à Genève en 2h30. L’engagement helvétique pour le raccordement au réseau européen à grande vitesse contribue au déblocage des fonds nécessaires. En 2003, le montage financier est bouclé : la France et la Suisse s’acquittent chacune des 44%, RFF apportent les 12 % restants. Cependant, la date de début des travaux, initialement fixée à l’automne 2004, doit être reportée.
La circulation des trains sur l’axe Bourg-Oyonnax est interrompue au soir du dimanche 28 août 2005.
La gare de Villereversure quelques mois avant la fermeture de 2005.
L'ancien bâtiment-voyageurs a été démoli en juin 2010, comme à Ceyzériat et Cize Bolozon.
La pierre de ce bâtiment indiquant l'altitude a été déposée sur la place voisine et une plaque informative évoque brièvement l'histoire de la gare.
La ligne du Haut-Bugey est rouverte le 12 décembre 2010.
Les TGV font suite aux Michelines et aux anciennes locomotives.
La gare en 2019
Le viaduc de Cize Bolozon
Sources :
_ Wikipédia.
_ Bulletin municipal de Simandre sur Suran n°22 Janvier 2011.
_ André Dondé : Le TGV du Haut Bugey, 2012.