L'HISTOIRE DE LA CASERNE DU SURAN

Retour sur l’histoire des sapeurs-pompiers de la commune et du centre d’incendie et de secours du Suran
Le mot sapeur est dérivé du verbe saper qui désigne l'action d'abattre un édifice par la base. Au Moyen Âge, la majorité des habitations était en bois, si bien que les flammes pouvaient dévaster des villes entières. En cas d'incendie, les sapeurs n'avaient d'autre choix que d'abattre les bâtiments voisins à la hache pour empêcher la propagation du feu.
Au XVIIIème siècle, les premières lances à incendie alimentées par des pompes se développent en même temps que la structuration des services de lutte contre l'incendie. C'est alors que se répand la fonction de « garde pompe », communément nommée « pompier ».

Après ces rappels sur l’origine de l’appellation sapeur –pompier, revenons maintenant à l’histoire de la commune.

Avec la Révolution française, les maires se voient confier les responsabilités suivantes "Le soin de prévenir par des précautions convenables et de faire cesser, par la distribution des secours nécessaires, les accidents et les fléaux calamiteux ainsi que les pollutions de toute nature, tels que les incendies, les éboulements de terre et de rochers, {…}, de pourvoir d'urgence à toutes les mesures d'assistance et de secours… C’est ainsi que chaque commune va se doter d’une Garde nationale c’est-à-dire une milice armée, constituée des citoyens actifs âgés de 20 à 60 ans.

La garde nationale de la commune est fondée le 18 avril 1790 et elle va rassembler 230 citoyens. A cette période, le village compte 1126 habitants. Cette garde sera commandée par Claude Barbier, chevalier de l’ordre royal et militaire de saint Louis. En 1848, elle devient garde citoyenne « pour maintenir l’ordre et la sécurité » recevant pour cela 20 fusils.

Le 17 mars 1854, le Conseil municipal de l’époque reconnaît l’utilité d’une pompe à incendie et « charge le maire de s’occuper sans retard de cette affaire ». Commande est alors passée auprès de monsieur Loiseau Auguste chaudronnier pompier à Bourg.






Le matériel sera réceptionné le 26 novembre de la même année par le Conseil. Cette pompe pouvait être actionnée par 8 hommes, et pouvait « donner 320 litres d’eau à la minute avec un jet de 13 mm et 16 mm en lançant l’eau à 30 mètres environ ». Cette pompe était déplacée grâce un charronnage. Elle était alors entreposée dans un local à Villereversure église.



 

Le 31 juillet 1854 une subdivision de la Garde nationale pour service incendie, ordre et sécurité est créée. Celle compte alors 40 hommes commandés par le lieutenant Jolliet. En 1855, les pompiers reçoivent des uniformes, casques, ceinturons et divers pour la somme de 2850 francs. Cette même année correspond au départ de Jolliet qui sera remplacé par le lieutenant Rochet, à son tour remplacé en 1856 par le lieutenant Dérognat. Ce dernier commandera la compagnie jusqu’en 1873 et interviendra lors d’un incendie à Valuisant le 8 août 1865.
De 1873 à 1881, la compagnie est dirigée par François Michallet. Il est ensuite remplacé par Jean Baptiste Bardet. En 1898, l’effectif de la compagnie passe à 45 hommes. Le 29 juillet 1900, la foudre tombe sur le clocher à 19 heures provoquant l’embrasement de la flèche qui ne fut maîtrisé que vers 3 heures du matin grâce à l’intervention des pompiers de la commune et de ceux de Bohas et de Ramasse arrivés en renfort, le tout aidés par les habitants du village. Seule la flèche fut entièrement détruite.

En 1902, le lieutenant Louis Clair est nommé nouveau chef de corps.
Le conseil du 31 mai 1903, décide le transfert de la pompe dans un local à proximité de la nouvelle école de Cormorand, car mieux au centre de la commune. Il fallait en effet presque 2 heures pour mener la pompe avec des bœufs depuis le local situé au Bourg au hameau des Feuilles ! La réception des travaux, effectués par les entrepreneurs Mallet et Antonini, a lieu le 25 septembre 1904.




Sur le local construit en 1904, on aperçoit encore aujourd’hui l’inscription « pompe à incendie ».
Le garage attenant fut quant à lui construit fin de l’année 1980.   

Avec la guerre de 1914 – 1918, toutes les tenues et les seaux en toile sont réquisitionnés par l’armée. Il faudra attendre l’année 1923, et l’arrivée du nouveau lieutenant Aimé Genty, pour que la compagnie bénéficie de nouveaux uniformes et de nouveaux seaux en toile sulfatisée.
En 1932, le lieutenant Juennin est nommé chef de corps jusqu’en 1954. La période est marquée en 1948 par l’incendie du moulin Froment et par l’achat en 1951 d’un fourgon pompe Delahaye et ses accessoires.

 
L’année 1952 est marquée par le renouvellement des tenues des pompiers qui dataient de 1923 !
En 1954, le lieutenant Albert Clair prend le commandement. Plusieurs incendies sont combattus à Curfin (1954) et à Noblens (1957). Un incendie à Cormorand en 1967 démontre la vétusté du matériel. Avec l’implantation de 5 usines de matières plastiques, d’une maison de retraite et d’un institut médico pédagogique, les risques paraissent plus élevés. Le conseil décide alors d’acheter une moto pompe de 600 m3 avec ses accessoires le 28 novembre 1968. L’année suivante, c’est l’achat d’un fourgon TUB qui est réalisé.
En 1er janvier 1978, le sous-officier Michel Paris est nommé chef de corps. Le matériel d’intervention se modernise et en septembre 1980, débute la construction d’un garage attenant au premier local afin d’abriter un FPT (Fourgon Pompe Tonne) de marque Berliet. En attendant la réception du nouveau garage, ce camion stationne dans une remise de la maison de retraite !

Pompiers photographiés en 1986 devant le nouveau garage. On aperçoit la moto- pompe à gauche, le nouveau camion dans le garage et le TUB sur la droite.


L’année 1998, est marquée par la fusion des compagnies de Ramasse et Villereversure.

Photo du calendrier des pompiers pour l’an 2000.

On aperçoit à l’arrière le véhicule de première intervention acquis en 1988

et aménagé par les sapeurs eux-mêmes.





Le 1er novembre 2000, le sergent Bernard Triboulet est nommé chef de corps en remplacement du capitaine Michel Paris.
Nommé adjudant en 2002, il participe à la mise en place du CIS (Centre d’Incendie de Secours) du Suran créé par le SDIS le 1er janvier 2008. Celui-ci est constitué du regroupement de 3 CPINI (Centre de première intervention non intégré) de Villereversure, Bohas - Meyriat- Rignat et Hautecourt - Romanèche. Le siège administratif et technique est alors installé à Bohas. Le commandement est confié à l’adjudant René Guillot (chef de corps du CPI d’Hautecourt), secondé par Bernard Triboulet (chef de corps du CPI de Villereversure) et l’adjudant Dominique Perrin (chef de corps du CPI de Bohas-Meyriat-Rignat).
Le CIS interviendra dans plusieurs incendies dans le quartier de la gare, à Curfin et à Villereversure église.
En janvier 2017, le commandement est confié à l’adjudant-chef Cyrille Mottet.

A ce jour, trois CPINI sont rattachés au CIS du Suran : Drom, Revonnas et Simandre-sur –Suran.
Après deux années de démarches administratives le projet de la construction de la nouvelle caserne du CIS de la vallée du Suran voit enfin le jour sur la zone du Souchet à Noblens ! Le 26 juillet 2021, se déroule l’inauguration en présence des autorités : Hugues Deregnaucourt (contrôleur général du SDIS), Jean Deguerry (président du conseil départemental et président du conseil d’administration du SDIS, du député Xavier Breton, des conseillers départementaux Alain Chapuis et Catherine Journet, du maire de la commune Jordan Girerd assisté des maires des communes voisines.

Inauguration de la nouvelle caserne le 26 juillet 2021.

 
Les effectifs actuels sont de 35 sapeurs-pompiers volontaires (26 hommes et 9 femmes dont une infirmière) auxquels s’ajoutent 20 jeunes sapeurs-pompiers. Sur le plan des véhicules, on note un véhicule léger hors route, un véhicule secours assistance à victime, un véhicule tous usages, un fourgon pompe tonne, un camion-citerne feux de forêt.

Nul doute que l’avenir est assuré. Nous souhaitons longue vie à cette nouvelle caserne et aux pompiers.


N. Clair
09/02/2022